Julien Leclercq est un cinéaste intéressant, rien que par le fait qu’il tente de dynamiter le cinéma de genre français, en particulier celui de l’action. Un genre que le cinéma hexagonal n’a jamais su maîtriser parfaitement à quelques exceptions près comme « Nid de guêpes » (déjà avec Sami Bouajila) ou encore les malheureusement méconnus « La Proie » ou « Total Western » auquel ce « La Terre et le Sang » fait un peu penser par son contexte d’invasion de gangsters dans un territoire reculé.

Avec un réalisateur s’améliorant de film en film (L’assaut, Braqueurs, Lukas), un duo d’acteur principaux (Sami Bouajila et Eriq Ebouaney), un bon budget Netflix et un scénario banal mais efficace, on pouvait s’attendre à un divertissement sans prétention. Et bah nan, ce film est une vraie belle purge, plus le film avance pire il est. A commencer déjà par Samir Seghir, un très mauvais acteur, ne s’étant jamais amélioré avec le temps, il sonne faux à chaque réplique, n’est jamais.

Un polar classique et déjà vu mais a l’atmosphère sombre et sympa porté par 2 bons acteurs : Sami Bouajila et Ériq Ebouaney. Un scénario simple mais dont la réalisation sobre et la lumière efficace donne une petite dimension à la Verneuil. La durée du film est cette fois justifié car 20 minutes supplémentaires aurait plombé ce film. Un polar lent et ténébreux qui ne fait pas dans.

La Terre et le sang, un titre parfaitement appropriée à une œuvre granitique, décapée de certaines fioritures qui empoisonnent quelque peu le genre action. Dans sa volonté de dépouillement, le film de Julien Leclercq rappelle un peu les polars hard-boiled signés Richard Stark. On en revient à une idée d'abstraction, d'émotion brute. Chose rendue d'autant plus limpide.

Du cinéma de genre, de l’action pure, un huis clos, un western rural… La Terre et le Sang est un peu de tout ça. Un film complet en somme. Il démarre pourtant comme un film de braquage tout ce qu’il y a de plus conventionnel (et un peu facile, convenons-en). Mais Julien Leclercq réussit par la suite la synthèse du meilleur du cinéma d’action français et américain et livre un film nerveux,.

1h20 laborieuses et ennuyeuses où il ne se passe rien ou si peu. Braqueurs était une agréable surprise, ici le néant. Pas grave que le scénario soit classique, mais l'adrénaline, le suspense, les rebondissements sont totalement absents. Que c'est creux, et vain. Violent gratuitement car rien à raconter. Pourtant la photo se défend bien et la localisation de la pseudo-action est cool. Un point.

Si l'on fait un constat sur le paysage cinématographique français, on peut clairement établir qu'il se divise en deux catégories : les drames et les comédies. Très peu de place est laissée au cinéma de genre. De temps à autre, il y a bien un réalisateur qui essaie de nous sortir un polar ou un film fantastique ("Dans la brume" par exemple) mais faut bien avouer que tout ceci est une denrée.